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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 05:45

L’invité d’aujourd’hui est un auteur de thrillers dont le retour est un évènement, car sa dernière actualité littéraire date de 2008 avec la parution d’Agônia.  Mais cela ne signifie pas qu’il était en vacances… Non, puisque depuis deux ans maintenant, ce romancier signe sous une autre identité littéraire*… Après l’auteur Jeunesse Eli Anderson en octobre dernier, ce blog est enchanté de recevoir son « frère de plume », l’auteur de thrillers Thierry Serfaty, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, « Demain est une autre vie », le 4 Mai prochain aux Editions Albin Michel. Je vous propose de partir à la rencontre du Maître du thriller médical, grâce au questionnaire auquel il a gentiment accepté de répondre…

 

nouveau livre Thierry Serfaty

 

Ma librairie virtuelle : Agônia, votre dernier thriller est sorti en 2008, était-ce un besoin pour vous d’écrire à nouveau dans ce genre littéraire après trois ans « d’absence » ? De faire une petite pause avant de poursuivre l’aventure Oscar Pill ?

Thierry Serfaty : Non, chère Valérie, et ce pour deux raisons.

D’abord, il n’y a pas eu d’ « absence », de mon côté : je n’ai jamais arrêté d’écrire dans le genre puisque j’ai écrit Demain est une autre vie entre les deux premiers tomes d’Oscar Pill.

Ensuite et surtout je crois que je n’ai pas besoin de pause entre deux livres d’un même genre. Un genre, chez moi, stimule naturellement la naissance de l’autre, et l’alternance se fait assez spontanément ; il y a même une synergie : je suis convaincu que le premier tome d’Oscar Pill a déverrouillé certaines choses qui m’ont permis d’écrire ensuite Demain…, qui me trottait en tête depuis longtemps sans en sortir.

 

 

Mlv : Comment vous organisez-vous pour que les deux auteurs ne se gênent pas pendant les périodes d’écriture ?

T.S. : D’une façon assez simple : j’écoute attentivement les Dr Serfaty et Mr Anderson qui vivent en moi. Ils sont plutôt courtois l’un envers l’autre et se font des politesses : « mais je vous en prie, Monsieur, écrivez donc en premier, j’attendrai – Mais je n’en ferai rien, cher docteur… etc. » (rire) Plus sérieusement, je n’écris jamais dans les deux genres en même temps : je respecte l’alternance spontanée qui s’impose à moi.

 

 

Mlv : Pouvez-vous nous présenter les personnages et l’histoire de « Demain est une autre vie » ? 

T.S. : Jamie Byrne est un homme très humain, sensible, qui a tout pour lui (il est beau, jeune, un avenir de chirurgien brillant devant lui)… mais il lui manque, à ses yeux, l’essentiel : l’amour d’une épouse qui le méprise, et celui d’enfants qu’elle a refusé d’avoir avec lui.

Et c’est avec cette femme qu’il parle au téléphone alors qu’il est au volant, sous une pluie battante dans les rues survoltées de Manhattan. L’accident est inévitable, le choc mortel.

… et Jamie ouvre les yeux : il est vivant, en nage, il reconnaît péniblement sa chambre, sa maison. Dehors, sa voiture est sagement garée, sans une rayure. Il devrait être soulagé d’avoir une femme sublime qui l’enlace et l’embrasse, deux enfants formidables qui lui sautent au cou. Au lieu de cela, Jamie est tétanisé. Et pour cause : cette femme et ces enfants, cette famille merveilleuse, il ne les a jamais vus de sa vie.

Et très vite, la vie de rêve tourne au cauchemar…

J’aime les gens qui vivent intensément les sentiments qu’ils éprouvent pour les leurs, qui se battent jusqu’au bout pour leurs valeurs ; c’est exactement ce que va devoir faire Jamie.

Au milieu de cette cavale infernale, il y a une femme, Inès, froide et distante, qui cache un lourd secret et les fêlures d’un passé difficile.

Meredith, elle, est la femme que je pourrais aimer : pas seulement belle, mais lumineuse, entière, passionnée, forte et fragile en même temps, qui n’a pas peur de mettre l’équilibre de sa vie en péril pour soutenir l’homme qu’elle aime. Et c’est une mère exceptionnelle…

Tobey est un type drôle et astucieux, le meilleur ami de Jamie – celui de toujours, celui vers lequel on se tourne quand tout est perdu.

Manuel Ribeiro est un type retors, manipulateur, qui a autant de raisons que la police de vouloir retrouver Jamie.

Enfin, il y a Loris et Noah, gamins attachants et bouillonnants, et Teresa, une petite fille bouleversée et bouleversante qu’on voudrait serrer dans ses bras et qu’il faut retrouver. Coûte que coûte.

 

 

Mlv : Vous êtes-vous éloigné géographiquement de votre environnement quotidien pour écrire ce nouveau roman ? -comme vous l’aviez fait pour Le Sang des Sirènes- Si oui, était-ce nécessaire afin de ne pas subir une certaine forme de pression ?

T.S. : Non, pas du tout, cette fois. Ecrire Demain est une autre vie était libérateur en soi, une vraie bouffée d’oxygène qui n’a rien demandé d’autre, géographiquement, que de replonger dans des souvenirs très frais du New York que j’avais arpenté quelques mois plus tôt.

 

 

Mlv : Pouvez-vous nous expliquer les différentes étapes de la construction d’une intrigue ? De l’idée de départ (vient-elle de votre passé de médecin ? de l’actualité médicale que vous continuez à suivre ?) en passant par le temps de recherche et de préparation, jusqu’au travail d’écriture.

T .S. Cette fois, pas de fondement médical – en tout cas, pas autant que dans mes thrillers précédents, où je m’aventurais dans des territoires anatomiques ou médicaux que je rêvais d’explorer. Demain est moins scientifique ; il est plutôt dans les faux-semblants, le mystère, la manipulation, la frontière fragile entre le réel et l’illusion, autour d’une existence qui ressemblerait aux poupées russes, vous savez ? On ouvre une vie, et à l’intérieur, il y en a une autre, puis une autre… Et sans doute l’émotion est-elle plus présente que dans mes autres romans. Deviendrais-je romantique ? (rire) Tant mieux ! J’aime le mélange de suspense et de sentiments.

Les étapes  d’écriture, elles, n’ont pas changé depuis le début. De longs mois, d’abord, pour faire vivre des personnages, les laisser bouger, décider, parler chacun à leur façon, tandis que je fouille, explore et me renseigne sur les lieux, les thèmes choisis, les circonstances. Puis l’étape cruciale du plan : elle prend au moins deux mois, de manière obsessionnelle, avec mes grilles, mes cases, mes stylos dédiés (je ne m’étends plus là-dessus : on m’a déjà identifié comme malade souffrant de TOC, lors d’une précédente interview… et on va savoir que je ne me suis pas soigné !). Enfin, quand tout est prêt, avec un plan propre et glissé sous feuillets plastifiés, tel un guide rassurant je peux me lancer dans l’écriture à proprement parler, sans que le travail de structuration du récit ne parasite cette écriture.

 

 

Mlv : Concernant vos personnages, c’est un plaisir de les découvrir le temps d’une histoire, ou de les retrouver pour ceux du cycle de la Pyramide Mentale**. Quels liens entretenez-vous avec eux ?  Est-ce que ce n’est pas difficile pour vous de les quitter après des semaines passées en leur compagnie ?

T.S. : Je crois que c’est un univers, une atmosphère qu’on quitte difficilement. Les personnages, eux, ont pris chair, ils continuent à vivre avec ou en vous, ou s’échappent (parce qu’ils sont vivants et libres, aussi ; c’est le défaut de trop travailler des personnages en amont, ils deviennent furieusement indépendants !) et vous vous résignez, vous vous dites que c’est la vie…

 

 

Mlv : Dans chacun de vos romans, il y a un pays mis en lumière : Le Danemark, Le Canada, Le Brésil, La Côte d’Ivoire. Etes-vous un grand voyageur ? En avez-vous besoin pour écrire ?

T.S. : J’en ai besoin pour vivre, avant tout – je suis un éternel gigoteur, incapable de rester en place – ou plutôt suis-je incapable de me dire qu’il y a tant d’ailleurs passionnants que je ne pourrai pas voir lorsque je serai plus âgé, alors je bouge, je découvre, je rencontre… Bien sûr, tout ressort lors de l’écriture, mais chaque détail de notre existence est susceptible de surgir lorsqu’on écrit, consciemment ou pas.

 

 

Mlv : Dans Le Gène de la révolte, ainsi que dans Agônia, vous faites un clin d’œil à deux autres de vos romans à travers deux personnages, ce qui, en tant que lectrice (lecteur) est très agréable,  pourquoi ?

T.S. : Ça, c’est une question d’éducation, de culture, je crois ; j’ai été élevé dans l’unité familiale, avec le culte du lien, de la transmission, des connexions qu’on entretient et qu’on enrichit. Les personnages sont libres et s’envolent, et moi, je tente de rattraper certains, une façon de leur dire que je ne les oublie pas, qu’ils comptent pour moi, comme des membres de ma tribu. Je suis un romantique tardif, mais un affectif, ça, je l’ai toujours été !

 

 

Mlv : Le Sang des sirènes, votre premier thriller,  a reçu en 2001 le Prix Synopsis du meilleur roman adaptable à l’écran, pouvez-vous nous dire où en est le projet d’adaptation ? Ainsi que celui concernant La Nuit Interdite qui semble-t-il est à l’étude également ? Ces projets sont-ils pour la télévision ou le cinéma ?

T.S. : Le Sang des sirènes n’en finit plus d’être en cours d’adaptation pour le cinéma (on a vu arriver sur nos bureaux, mon éditeur et moi-même, la version 100000 d’un scénario), tandis que La Nuit interdite était destinée à la télé, mais le projet est « gelé »…

Je tente d’être philosophe sur le sujet : je sais que cela peut prendre un temps infini (ça, c’est presque vérifié !) et qu’il faut l’oublier sagement ; c’est ainsi que les choses finissent par ressortir, sans crier gare, quand on ne les attend plus. La naissance d’un film, un vrai, palpable et « regardable », sera alors une belle surprise, voilà tout.

 

 

Mlv : Vous êtes à l’origine de la série Le Cocon (diffusé sur France2 en avril 2007), quelle est la différence entre écrire une série et un roman ?

T.S. : Alors là, réponse éclair – parce qu’évidente pour moi : écrire un roman est un exercice mille fois (un million de fois ?) plus libre qu’écrire un scénario télé… Mais ce fut une bonne expérience.

 

 

Mlv : Je ne peux pas m’empêcher de vous poser  LA question que toutes les personnes qui suivent votre parcours d’auteur(s) se posent : Comment vont Erick et Laura*** ? Quand aurons-nous la chance de les retrouver ?

T.S. : Ils sont en pleine forme – heureusement, après 3 ans de repos ! … et heureusement, avant ce qui les attend. Ai-je répondu à votre question ?

 

 

Mlv : Puis-je me permettre de m’adresser à l’auteur Jeunesse pour finir cette interview ?  en le félicitant, pour le rêve qui est en train de prendre forme pour toutes les lectrices et tous les lecteurs des aventures d’Oscar Pill, avec l’annonce officielle mise en ligne sur son Slog le 30 Mars dernier, et en lui souhaitant, ainsi qu’à Oscar, une belle route vers Hollywood…

T.S. : Merci, chère Valérie – c’est aussi grâce à des gens comme vous, et grâce à vous toutes et tous qui me faites l’honneur de me lire, qu’on n’a pas besoin d’Hollywood pour être un auteur heureux… Mais vous avez raison : c’est une formidable nouvelle, un événement rare (surtout pour un auteur français) et unique, sans doute, dans la vie d’un écrivain. J’y vois surtout l’opportunité d’écrire longtemps encore, et la porte ouverte à beaucoup de projets. Et ça, c’est précieux !

 

 

 

Il y a quelques mois, je décernais une Palme d’Or à Eli Anderson, aujourd’hui, je me permets de remercier Thierry Serfaty, pour le moment exceptionnel qu’il m’a permis de vous offrir, en lui remettant  un Oscar  : celui de la générosité…

 

 

 

*Petit rappel : Thierry Serfaty est également l’auteur sous le pseudonyme d’Eli Anderson de la saga Oscar Pill, dont le tome 3 : Le Secret des Eternels  est  sorti le 27 octobre dernier !

 

Le Slog d’Eli Anderson

 

 

 

Le Slog de Thierry Serfaty

 

**Le Cycle de la Pyramide Mentale est composé de 3 titres pour le moment, chaque roman porte sur un aspect de la personnalité : Le Sommeil, La Peur, La Douleur.

La Nuit interdite

Peur

Agônia

Le 4ème  titre devrait clore la série.

 

***Erick et Laura : le couple d’enquêteurs du Cycle de la Pyramide Mentale

 

 

Autres titres de Thierry Serfaty :

Le Sang des sirènes

Le Cinquième patient

Le Gène de la révolte

 

 

 

 

© ma-librairie-virtuelle.over-blog.com 2011

 

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