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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 06:00

En allant à la rencontre d'Oscar Pill, les lectrices et les lecteurs ont plongé avec délectation dans l'imaginaire de son créateur : Eli Anderson, un romancier qui excelle dans différents registres littéraires. En contant le corps humain, celui-ci a ouvert les portes d'un Monde empreint de rêve, d'enchantement, d'humour... Mais aussi de connaissances, et de générosité.  Alors que son héros s'apprête à nous entraîner dans les secrets du dernier Univers avec Cérébra L'ultime voyage - le 3 OCTOBRE PROCHAIN aux Editions Albin Michel - c'est toujours avec générosité, et sincérité, qu' Eli Anderson est revenu sur l'épopée d'Oscar Pill. Je vous laisse en sa compagnie, et vous souhaite un bon dimanche...

 

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Ma Librairie Virtuelle : Bonjour, voilà, nous y sommes… les aventures de votre héros, Oscar Pill, s’achèvent avec la sortie de «Cérébra L'ultime voyage» le 3 octobre prochain. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?  

 

Eli Anderson : Vous me connaissez : je suis un affectif, donc l’idée de quitter Oscar me retourne, mais l’avoir accompagné au bout de son destin est en même temps un immense plaisir – et une porte ouverte sur d’autres projets qui me tiennent à cœur ; bref, je me console comme je peux !

 

    

Mlv : Oscar Pill est un projet que vous avez porté en vous pendant des années, avant de le concrétiser, à travers ces 5 tomes. Que retenez-vous de ces années pendant lesquelles il a mûri, puis, su trouver, et conquérir, un lectorat hétéroclite ? Qu’est-ce qui vous a le plus étonné dans son parcours ?

 

E. A. : J’ai adoré l’accompagner dans ce parcours initiatique, qui est celui que j’aurais aimé mener moi-même au lieu de suivre la voie plus… traditionnelle, dirons-nous, des études de médecine. Mais je suis aussi touché par la maturation effective et psychologique d’Oscar, qui devient plus responsable, plus zen (si, si, Oscar zen, qui l’eût cru ?) et maître de lui. Je savais bien sûr qu’il irait au bout de son destin, puisque je savais tout de la saga avant d’en commencer l’écriture, mais j’avoue qu’il m’a surpris, comme un être de chair et de sang qui échappe à l’écrivain – je comprends mieux ces auteurs qui confessent ce sentiment et que je trouvais toujours étrange ; j’avais la conviction que c’était une jolie invention pour les journalistes, mais non, cela peut se produire, j’en témoigne ce jour sur MLV !! Enfin, je suis un perfectionniste, et je suis sans concession vis-à-vis de moi-même (bon, pas toujours moins exigeant avec les autres, je l’avoue, mais c’est un autre débat…) donc je me retourne aussi sur ces années de travail et j’en vois les défauts, les choses qu’avec le temps, j’aurais menées autrement… mais sans regret. Je DETESTE les regrets !

 

 

Mlv : N’êtes vous pas tenté de poursuivre cette aventure ? En continuant à faire découvrir Le(s) Monde(s) des Médicus, avec une histoire basée sur un autre personnage important dans l’histoire d’Oscar Pill ?


E. A. : Je crois qu’il faut savoir dire stop… et continuer, bien sûr – vous me voyez m’arrêter ?? – mais avec une autre histoire, d’autres personnages, d’autres messages. Je trouve toujours triste et un peu agaçant de voir ces auteurs qui n’en finissent de terminer et qui vous pondent l’ultime dernier tome… avant le suivant.

 

 

Mlv : Après Génétys, un quatrième opus plus sombre. Ce cinquième tome va entraîner Oscar Pill dans un univers inquiétant, mais fascinant : Cérébra. Pouvez-vous nous présenter cet ultime voyage ? Que va devoir affronter votre héros cette fois-ci ? Et surtout, va-t-il obtenir toutes les réponses à ses questions ?

 

E. A. : Ce dernier voyage est complexe. Oscar – qui revient de deux ans au bout du monde, vécus dans des conditions extrêmes) va découvrir un monde ravagé, sous le joug du Prince Noir, et un 5ème univers, le cerveau (qui me fascine depuis toujours, d’ailleurs, l’auteur de thriller vous le dira !), qui se déploie sur plusieurs territoires, dirons-nous – non, NON, cette fois vous ne me tirerez pas d’autres vers du nez, je me suis promis de ne pas me faire avoir ! (ou alors, très peu, parce que vous êtes trop forte pour moi). Il y trouvera les réponses à son passé, son avenir, et le voile sera levé sur d’autres personnages, bien sûr. C’est un tome qui donne un tout autre sens aux quatre premiers, en somme.

 

 

Mlv : Avec l’univers de Cérébra, c’est celui de la pensée, mais aussi celui de la manipulation, que vos lectrices et lecteurs vont explorer grâce à Oscar. D’ailleurs, peuvent-ils se dire qu’avec ce dernier tome, l’auteur jeunesse rejoint l’auteur de thrillers ? avec un thème cher à ce dernier : le cœur des émotions humaines ?

 

E. A. : C’est l’univers des émotions, de la mémoire, de la pensée, du sommeil (oui, je sais Valérie, ça vous évoque quelque chose, tout ça… ;-) et de tous ces mystères impalpables qu’on a envie d’explorer – et qui nous font peur, au fond, puisque, en connaissant les clefs de cet univers, on ouvre la boîte de Pandore, celle des tentations du mal.

 

 

Mlv : Oscar Pill sillonne le monde, grâce à la traduction, dans plus de vingt pays.  Quel regard portez-vous sur la différence dont ses aventures sont perçues -à travers les couvertures- d’un pays à l’autre ?

 

E. A. : C’est vrai que la couverture, déjà, révèle bien des choses sur la façon dont un texte est perçu – mais aussi sur les attentes d’un lectorat. En Asie, par exemple, le fantastique et la magie n’effraient ni ne rebutent nullement, au contraire, et ils n’ont pas les mêmes verrous que nous, notamment grâce à l’essor du manga. Mais si je dois retenir quelque chose de cette aventure mondiale, c’est que le message et la curiosité d’Oscar sont universels, et ça me fait chaud au cœur.

 


Mlv : Concernant les aventures d’Oscar Pill au cinéma, pouvez-vous nous dire où en est le projet ?

 

E. A. : Non ma chère, je ne peux rien y ajouter puisque je n’en sais pas beaucoup plus que vous ! Warner et Heyman sont très secrets. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on continue à les « nourrir » avec des éléments de la saga au fur et à mesure que les tomes sortent et qu’ils nous en demandent, et on croise les doigts…

 

 

Mlv : Et maintenant, Oscar Pill va continuer sa route… Mais de votre côté, pouvez-vous nous confier quels sont vos futurs projets ? L’auteur jeunesse a sûrement d’autres histoires à nous conter, et d’autres rendez-vous à nous proposer, non ?

 

E.A. : Eh bien non, figurez-vous : j’ai 44 ans, j’ai donc décidé de jouir d’une retraite bien méritée, compte tenu de mon grand âge et du travail accompli ;-)


Plus sérieusement, deux projets me tiennent à cœur, mais j’avoue qu’en en parlant, j’ai le sentiment de mettre mon Oscar à la porte prématurément… Mais puisque vous insistez (ah, je suis désespérément faible, vous me faites toujours céder), disons qu’une nouvelle saga verra le jour en 2013, ça c’est sûr. Et s’il faut parler de l’un des deux projets, disons aussi qu’il aura pour héros… une héroïne, cette fois, une jeune fille de 17 ans au caractère bien trempé dans un monde sans pitié. Au programme : du suspense, de l’émotion (on peut être dure et amoureuse, non ?) et une pointe de fantastique. Mais nous en reparlerons dès que je serai tout à fait décidé entre les deux projets, si vous le voulez bien, et concentrons-nous sur le tome 5 et la fin de la saga - Oscar le vaut bien, non ? ;-)

 

 

Mlv : Eli Anderson s’est fait connaître dans la littérature jeunesse, alors que Thierry Serfaty avait déjà une place dans le registre du thriller.  Avez-vous vécu cette expérience comme une mise en danger pour l’auteur de thrillers ? Ou simplement, comme une nécessité, afin de pouvoir exprimer toutes les facettes de votre créativité ?

 

E. A. : Une mise en danger ? Non, pas du tout. Je ne suis pas assez schizo pour voir en moi deux personnages différents qui s’affrontent à ce point ! Non, je crois simplement que j’ai l’envie de traiter de plusieurs sujets et de façon très variée, et que j’ai l’immense chance de pouvoir le faire (en France, on accorde rarement du crédit à un auteur qui sort de sa « case » initiale, alors j’en profite), alors pourquoi m’en priver ? Le jour où les lectrices et les lecteurs – et seulement eux -  me feront comprendre que je n’ai plus de légitimité dans un domaine ou un autre, je les écouterai, voilà tout… Pourvu qu’ils ne se prononcent pas trop vite !

 

 

Mlv : Vous intervenez auprès de jeunes lectrices/lecteurs en Collèges* et Lycées, comment abordez-vous ce type de rencontres ? les questions posées lors de ces rencontres sont-elles différentes ? voire plus pertinentes ? 

 

E. A. : J’adore ces rencontres, tout simplement. Les questions sont fines, précises souvent, pointues, sincères, mais surtout très franches, et elles ne tolèrent pas les réponses alambiquées ou prudentes qu’on peut parfois livrer aux adultes. Parce que les ados, eux, ne s’en contentent pas et nous le font savoir ! C’est un peu « je te pose une question claire, je veux une réponse claire ! ». Parfois, c’est impitoyable, et le plus souvent, c’est formidable. Alors je prends !

 

 

Mlv : La littérature jeunesse est parfois dévalorisée, or, le succès de votre saga prouve qu’elle répond à une réelle attente d’un lectorat, dont le créneau d’âge va au delà de celui de l’adolescence… Donc, qu’elle a bien sa place dans le monde littéraire. A votre avis, pourquoi une telle critique à l’égard de cette littérature ?

 

E. A. : Je ne vous suis pas sur ce point, Valérie. Ou alors, on va dire que tous les genres essuient ce type de critique à tour de rôle : on l’a dit pour le polar, puis pour la SF, puis le genre romantique, etc. C’est la loi des lettres, peut-être : il faut un vilain petit canard. Mais au fond, on a dépassé ce débat depuis longtemps pour parler selon le seul critère qui compte, à mon sens : le plaisir de lire et de faire lire. La littérature jeunesse est un des rares territoires qui font lire adultes et ados, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, riches et moins riches… alors les grincheux et les snobs littéraires, vous savez, on les laisse de côté.

 

 

Mlv : Avant de vous remercier pour votre présence sur Mlv aujourd’hui, voici une dernière question. A travers La Saga Oscar Pill, vous avez transmis du rêve à vos lectrices et lecteurs… Si vous découvriez que toute cette aventure littéraire n’était qu’un rêve ?  Que feriez-vous ?

 

E. A. : Je me rendormirais illico !

 

 

 

* En juin 2011, La Révélation des Médicus a remporté le Prix Ado Rennes 2011.

 

 

En attendant de découvrir ce dernier opus, dont seul Eli Anderson détient encore les secrets. Je le remercie infiniment pour son humanité, et son indulgence, qui m'ont permis de vous offrir ce moment privilégié.

 

 

Chroniques sur les tomes précédents :

La Révélation des Médicus ici

Les Deux royaumes ici

Le Secret des éternels ici

L'allié des ténèbres ici

 

Le Slog d'Eli Anderson

 

Le Slog de Thierry Serfaty

 

  © ma-librairie-virtuelle.over-blog.com 2012

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 05:30

Parce qu’il y a des univers qui interpellent, et dans lesquels on se sent bien dès le début de la lecture, et qu’arrivée à la fin du livre, cette impression est confirmée...j’ai souhaité en connaître d’avantage sur l’univers d’Eli Anderson*, le papa d’Oscar Pill, (saga publiée aux Editions Albin Michel Jeunesse dont le tome 3, Le Secret des Eternels sort le Mercredi 27 Octobre) qui a accepté spontanément de répondre à quelques questions…Oui, bon, au départ je n’en avais prévu que 5 ;)… Je vous laisse donc découvrir les réponses d’un auteur sincère, généreux et…indulgent devant le nombre de questions !

   OP3 couverture

 

Ma librairie virtuelle: Comment et pourquoi le médecin que vous étiez est-il devenu écrivain ?

Eli Anderson : je ne crois pas que ce soit incompatible, ou que la rupture soit brutale entre les deux voies. La médecine me passionnait, mais elle était très codifiée ; c’est dur, quand on est aussi un rêveur. J’ai décidé d’écrire le jour où j’ai voulu explorer le corps sous un autre angle que la science.

 

Mlv: Comment de l’écriture de thrillers en êtes-vous arrivé à écrire un roman jeunesse ?

E. A.: Le médecin et le policier sont assez proches, au fond : ils mènent tous les deux une enquête sur le même mode. Le thriller a été ma première façon d’aller sur des chemins de traverse, d’explorer des territoires qu’on ne m’avait jamais enseignés à la faculté pour la bonne raison qu’on ne les connaît pas bien : le sommeil, le secret de la personnalité, des émotions…  Mais il y a une chose que le monde du roman adulte ne me permettait pas : donner forme à mes rêves d’enfance. J’étais (et le suis toujours !!) convaincu que le corps était fait d’univers fascinants, avec des décors à couper le souffle, des peuples magiques, des éléments déchainés, et la médecine et le thriller ne me l’offraient pas ; je suis allé le chercher dans le roman jeunesse, avec un plaisir extraordinaire.

 

Mlv: Depuis combien de temps le projet  « Oscar Pill » existe-t-il ? et qu’est-ce qui vous a donné envie de l’écrire ?

E. A.: Oscar est né dans ma tête il y a treize ans, lorsque j’ai commencé à soigner des ados qui ne me semblaient pas toujours à l’aise dans leurs baskets… et dans leur corps, surtout ! ils avaient des tonnes de questions à me poser sur ce corps, surtout le corps qui change à l’adolescence, les mystères de la sexualité, des émotions, bref, toutes les questions qu’on n’ose pas poser pas à la maison… Oscar est né de cela. Offrir un univers fait d’aventure, de magie et d’amour, pour se sentir bien dans un corps décomplexé, réinventé.

 

Mlv: Avez-vous attendu longtemps avant de le proposer à un éditeur ?

E. A. : Une éternité ! en fait, j’ai surtout attendu pour l’écrire. Je l’ai laissé grandir, mûrir, et un jour, il m’a semblé urgent, impérieux de le faire vivre. C’était en 2008. J’ai alors tout arrêté, comme si tout devenait accessoire par rapport à ce projet, et je me suis vraiment lancé à corps perdu ( ! ) dans ce projet.

 

Mlv: Ce projet, s’il existait de longue date (avant la parution des thrillers), est-il  un aboutissement pour l’auteur que vous êtes, et les deux auteurs vont-ils continuer à coexister en se cédant régulièrement la place afin que chacun puisse travailler ?

E. A.: Je n’ai jamais écrit de livre en attendant de pouvoir en écrire un autre ; j’ai toujours beaucoup de plaisir à écrire dans les deux genres, et je n’ai pas du tout l’intention de renoncer à l’un ou l’autre, bien au contraire. Tant que mes lectrices et lecteurs me feront l’honneur de me lire, je continuerai à me faire plaisir. Il est vrai que je suis devenu un peu schizo, et selon les moments et les circonstances, c’est un auteur qui prend le dessus sur l’autre, mais pas de problème, tout le monde cohabite bien dans ma p’tite tête ! ;-)

 

Mlv: Dans une interview au site Polars Pourpres, Thierry Serfaty dit qu’il a toujours 5 ou 6 romans d’avance en tête, et vous ? Pensez-vous à l’après Oscar Pill, y a-t-il déjà un autre projet jeunesse ?

E. A.: C’est mon grand drame : j’aimerais tellement écrire vite et bien, pour pouvoir me lancer dans tout ce qui mijote en moi, mais voilà, j’ai compris depuis bien longtemps que ce n’est pas parce qu’on a l’immense chance de faire ce qu’on aime qu’il n’est pas nécessaire de beaucoup travailler et de prendre son temps pour bien faire. Et puis, prendre son temps et faire de son mieux, on le doit à ses lectrices et ses lecteurs, donc je me fais une raison et je note mes projets au fur et à mesure qu’ils me viennent… et les abandonne parfois en route. Et oui, il y a deux projets après Oscar, mais pour l’instant, je suis tout à lui !

 

Mlv: Pourquoi  le prénom Oscar ? et d’où vient le nom Pill ?

E. A.: Oscar ? je ne sais pas, c’est un peu comme ça, avec les prénoms et les noms de mes héros : ils me viennent, au hasard d’une rencontre, d’une lecture, d’un souvenir qui émerge, même flou. Il faut que cela résonne bien en moi, par rapport à l’idée que je me suis faite de mon héros ; je me répète le nom et si ça « colle », eh bien c’est adopté !

 

Mlv: Est-ce qu’Oscar c’est le petit garçon que vous rêviez d’être à 12 ans ?

E. A.: Mieux : Oscar est même le médecin que j’aurais voulu être à 30 ans, je crois ! Aller là où  personne ne va, un explorateur avec de fabuleux pouvoirs…

 

Mlv: Ou vous êtes-vous inspiré de vous enfant,  pour imaginer Oscar Pill ?

E. A.: Non, je ne me suis pas inspiré de ma vie ; d’ailleurs, je n’identifie jamais clairement mes sources d’inspiration. Je crois qu’on est des éponges imbibées de tout ce qui nous entoure, et qu’on puise progressivement dans les choses qui font écho en nous.

 

Mlv: Toute l’histoire est-elle écrite jusqu'au tome 5 ou simplement le canevas ?

E. A.: J’entame bientôt le tome 4 en détail, qui sera d’ailleurs travaillé avec le tome 5, en continuité, parce qu’ils sont étroitement liés. Cela dit, un canevas des cinq tomes était tracé dès le début,  jusqu’au dénouement, parce que j’en ai besoin pour savoir où je vais, pour qu’il y ait une cohérence globale et que certains éléments, même anodins, des premiers tomes puissent prendre un tout autre sens à la lumière des suivants.

 

Mlv: Vous avez une imagination débordante ! Faites-vous des plans, des dessins des différents univers, des peuples...etc

E. A.: je suis un OBSESSIONNEL des plans, que j’écris et réécris mille fois avant de les mettre sous feuillets plastifiés, puis je les suis religieusement. J’en ai terriblement besoin, pour la cohérence d’abord, une fois de plus, mais aussi pour ne plus être parasité par la structure du roman et pouvoir me concentrer sur l’écriture et les émotions.

 

Mlv: J’ai complètement craqué, comme beaucoup de lecteurs (trices)  devant la bibliothèque de Cumides Circle, comment l’avez-vous imaginée ? Vous êtes-vous inspiré d’une demeure en particulier et où se trouve t-elle… ?

E. A.: La bibliothèque de Cumides Circle existe à l’identique… dans ma tête, et depuis tout petit ! j’ai toujours eu un rapport intense et très « animé » avec les livres, et tout m’est alors venu très naturellement.

 

Mlv: Même question pour Cumides Circle ? Vous êtes-vous inspiré d’un lieu précis ?

E. A.: Cumides Circle est un patchwork de demeures new-yorkaises début 20ème , avec un côté Art déco ; je voulais en tout cas sortir du cliché « manoir »…

 

Mlv: Pourquoi avoir choisi une ville, et un environnement anglo-saxon ?

E. A.: Parce qu’il me semble que là-bas, tout est possible (le pire aussi, d’ailleurs…). Et puis je rêvais d’un environnement hétéroclite et coloré, comme Babylon Heights, le quartier où vit Oscar et les siens, et l’Amérique en est l’incarnation, pour moi

 

Mlv: Dans le tome 1 les  thèmes abordés étaient  La différence, la perte d’un parent, dans le tome 2, il y avait celui du travail du deuil, de la maladie (père d’Alistair) et de la prévention (Leonid fume et boit). Dans ce tome 3, Oscar va aller dans l’univers d’Embrye, que va lui réserver ce voyage ? Et quels thèmes seront abordés ?

E. A.: Mais Valérie vous voulez que je tue le suspense !! Ce que je peux vous dire, c’est que tout le monde a grandi, mûri, et qu’il s’agit d’un tournant essentiel de la saga, parce que des changements se produisent à l’extérieur, mais aussi dans les univers intérieurs… Un bouleversement majeur intervient dans la vie d’ado d’Oscar : pour la première fois, il est vraiment amoureux, et va devoir faire des choix terribles, parce qu’il est condamné à être un héros. Il va aussi découvrir un Univers d’autant plus passionnant qu’il fait écho à des mutations d’un ado de 14 ans ; Embrye est l’univers de la sexualité et de la reproduction. Enfin, Oscar le Médicus va devoir affronter les Pathologus qui se battent maintenant à découvert, au grand jour. Et puis… c’est tout, parce que sinon, je vais finir par révéler trop de choses !

 

Mlv: Le rôle de Violette, même si elle n’est pas une Médicus, va-t-il prendre de l’importance dans les tomes suivants ?

E. A.: Ah, ceux qui aiment Violette – et si j’ai bien compris, peu ne l’aiment pas – vont être servis, dans ce tome 3 puis dans les suivants. Elle a grandi sans perdre son extravagance et sa poésie, finalement, et devient un personnage capital. Mais non, je n’en dis pas plus, n’insistez pas…

 

Mlv: Oscar Pill, est-ce un  moyen de parler (tout en dédramatisant) de la maladie aux enfants ? Est-ce un moyen d’expliquer que le corps humain est une machine qui peut avoir des défaillances, quelquefois.

E. A.: Oscar est là avant tout pour prendre la main des jeunes et des plus grands, et pour les emmener dans un corps comme on ne l’a jamais vu et y vivre des aventures palpitantes, amour, amitié, trahison, dans un contexte féérique. Bref, réinventer un corps qui n’est pas tout puissant, certes, mais qui ne fait plus peur, et qui fait rêver, dans lequel on se sent bien, enfin.

 

Mlv: En ces temps où chaque épopée littéraire (Harry Potter, Twilight …) arrive sur grand écran avec une qualité inégale, parfois, et son lot de produits dérivés, avez-vous également ce projet pour les aventures d’Oscar Pill ? Avez-vous déjà été contacté ?

E. A.: Je sais que le monde (LES mondeS !) d’Oscar est (sont) très visuel(s), même cinématographique(s), et on envisage une transposition à l’écran, mais cela demanderait beaucoup, beaucoup de moyens… Il n’y a donc rien de concret pour l’instant, mais bien sûr, si le projet prenait forme, nous fêterions cela ! Vous avez raison : la qualité des adaptations est inégale, mais il faut accepter le jeu ; les réalisateurs et les scénaristes doivent s’approprier une œuvre pour en faire leur propre création qui vit indépendamment des livres qui l’ont inspirée. Si c’est aussi plaisant que le livre, tant mieux, si c’est moins bien, ça ne déprécie en rien l’œuvre littéraire initiale ; ce ne sera qu’un mauvais film.

 

Mlv: Pouvez-vous nous décrire une journée de travail ?

E. A.: Une journée de travail ? depuis le début de l’écriture d’Oscar, ça se résume à écrire, écrire, écrire…

Et en détail, ça donne ça : je me réveille vers 7H30 (sauf si je me suis laissé emporter par l’écriture la veille au soir et que je me suis couché à « pas d’heure »), douche incontournable pour me réveiller et copieux petit déjeuner (ça, personne ne peut me l’enlever), séance de jeu avec mon assistante Violette, décidément plus portée sur les bouts de ficelle ou souris en peluche que sur le boulot, puis écriture jusqu’à 13 h. Ensuite, sport, déjeuner rapide et remise au travail jusqu’à 19h ou 20h, parfois plus. Mais rien de figé, en fait, et les étapes de l’écriture peuvent tout chambouler, selon qu’il s’agit de l’écriture pure, de la relecture, de la correction, etc. J’ai souvent des crises de travail nocturne, qui peuvent me maintenir éveillé jusqu’à 6 h du matin, et qui bouleversent un peu le programme.

 

Mlv: Que fait Eli Anderson lorsqu’il n’écrit pas ? Quel lecteur est-il ?

E. A.: Lorsque je n’écris pas, je lis (beaucoup), je nage (j’adore), je cuisine (j’aime, mes invités aiment moins…), je fais du ménage (mon activité préférée, sans concurrence possible), je vois des amis et ma famille - qui compte beaucoup pour moi -, j’écoute de la musique. Mes lectures ? de la littérature généraliste, j’ai besoin de ressentir des émotions ou d’être emporté. Et, bien sur, très peu de thrillers, et de rares livres jeunesse : pour ne pas avoir à comparer ! Enfin pour me détendre et piocher de bonnes idées lecture, je file sur un blog formidable, animé par une fille formidable : Ma librairie virtuelle. Vous connaissez ? Non ? Je vous le recommande…

 

 

Voilà, j’espère que comme moi, vous aurez apprécié ce moment privilégié,  passé en compagnie d’un homme attachant, que je remercie à nouveau pour le temps qu'il a consacré à ce questionnaire, et pour m’avoir permis de réaliser ma première interview…

 

*Eli Anderson signe sous son vrai nom : Thierry Serfaty, des thrillers et avant d’écrire, il était médecin.

 

 

Le Slog D'Eli Anderson

Le site consacré à Oscar Pill

 

Billet sur Oscar Pill Tome 1 La révélation des Médicus

Billet sur Oscar Pill Tome 2 Les Deux Royaumes

 

 

Le blog de Thierry Serfaty

 

*Agônia, l'avant-dernier tome du cycle de la pyramide mentale est sorti aux éditions J'ai Lu le 1er septembre dernier.

 

© ma-librairie-virtuelle.over-blog.com 2010

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